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10 septembre 2010

Trois questions à Pascale Quiviger

Par Éditions du Boréal

Pascale Quiviger

Pascale Quiviger

Pascale Quiviger est née à Montréal. Après avoir vécu dix ans en Italie, elle habite en Angleterre. Elle est l’auteur de Ni sols ni ciels (2001), du Cercle parfait (2004), Prix du Gouverneur général et finaliste pour le prix Giller, ainsi que de La Maison des temps rompus (Boréal, 2008). Son nouveau roman, Pages à brûler, vient de paraître. Nous l’avons questionnée à ce sujet.

D’abord, pouvez-vous me parler un peu de l’histoire racontée dans votre roman?

L’histoire est celle d’une jeune femme qui disparaît sans laisser de traces, mais dont la description correspond à celle d’un cadavre non identifié et affreusement mutilé.

À travers la voix de différents personnages qui sont amenés à enquêter sur elle, à témoigner à son sujet ou qui, simplement, se souviennent de son impact sur leur vie, nous apprenons à la connaître sans jamais vraiment la rencontrer.

À mesure que son portrait se précise, on se rend compte des véritables motifs qui l’ont poussée à disparaître, et qui font d’elle une personne de plus en plus mystérieuse.

L’histoire est donc celle de cette femme, mais c’est aussi, et sans doute principalement, celle de ceux qui l’ont connue et qui, chacun à sa façon, ont laissé cette rencontre les transformer.

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’employer cette forme qu’en quatrième de couverture de votre livre on baptise «thriller poétique»?

J’ai un faible pour les livres qui se présentent comme des casse-têtes. J’aime la façon dont ils enjoignent le lecteur à s’investir ludiquement dans le scénario à mesure qu’il avance.

J’aime aussi faire des incursions dans des métiers qui sont loin du mien pour mieux comprendre la vie des autres. Dans ce cas, j’ai choisi le personnage du policier, en partie parce que je pense qu’il s’agit d’un rôle beaucoup plus complexe que nous ne l’admettons en général; les policiers font face à des événements qui interpellent plusieurs niveaux d’humanité, et c’est précisément ce que je voulais mettre en scène chez le personnage de l’Inspecteur Lincoln.

Cela dit, le livre n’est pas entièrement fait d’enquête policière. L’enquête sert plutôt d’introduction au contexte dans lequel la disparition de Clara Chablis a lieu. On y rencontre les personnages dont nous allons ensuite entendre la voix et qui vont nous amener chacun dans sa sphère d’expression.

J’aime penser à ce livre comme à une mosaïque dont l’assemblage commence de façon très concrète pour devenir, graduellement, de plus en plus poétique. Pour moi cela reflète l’aspect relationnel de toutes nos vies, chacun s’y présentant de manière personnelle, avec des perceptions, des interprétations et des expressions singulières.

Vous vivez à l’étranger depuis plusieurs années maintenant. Pensez-vous que cela a eu une influence particulière sur votre travail d’auteure?

Je pense que cette situation est déterminante pour mon écriture. Le mouvement géographique se traduit pour moi en mouvements intérieurs et je suis habitée par des thèmes comme celui de la disparition, de la perte, de la distance, de la transformation, de l’appartenance.

J’ai aussi développé un rapport flou aux lieux. Je préfère ne pas situer l’action de mes romans dans un lieu qui existe; j’aime garder la question ouverte, comme si les événements se déroulaient dans un espace onirique qui inclut plusieurs pays, les synthétise. Je cherche ainsi à observer des situations qui se produisent d’abord «dans l’humain», plutôt que dans un contexte social, politique ou géographique défini.

Par ailleurs, le fait d’avoir vécu les douze dernières années dans une langue seconde me donne une perspective différente sur ma langue natale. Le français demeure la seule langue que je maîtrise suffisamment pour les besoins de l’écriture, mais j’y importe (consciemment ou non) des caractéristiques ou des attitudes qui appartiennent à l’italien ou à l’anglais.

Pour feuilleter le livre, cliquez ici.


Tous les détails sur le livre sont ici.

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