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16 novembre 2015

Un texte de Monique Proulx, lu à l’occasion de l’événement « Solidarité avec les Parisiens – Minute de silence à la Place des Arts »

Par Éditions du Boréal

« En guise de solidarité, pour la paix, contre la violence et la peur », des artistes et des citoyens se sont réunis devant la Place des Arts, à Montréal, le lundi 16 novembre à l’heure du dîner, afin d’observer une minute de silence en l’honneur des victimes, et d’écouter plusieurs artistes et dignitaires présents.

Voici le texte qu’a lu Monique Proulx à cette occasion :

Nous sommes sonnés, oui.

Nous sommes meurtris dans toutes nos fibres parisiennes, nous avons du sang et des larmes dans le cœur. En ce moment, nous prenons dans nos bras ceux qui n’ont jamais été autant nos cousins que maintenant, et nous les étreignons avec douceur. En ce moment, il n’y a pas de frontière, et ce qui palpite là-bas roule vers nous en vagues douloureuses.

Nous avons eu la chance de ne pas connaître la guerre, de ce côté-ci du monde, jusqu’à maintenant. Voilà donc à quoi ça ressemble, et à quoi ça ressemblera. La guerre. Des agresseurs incompréhensibles, si jeunes, en âge de donner l’amour et la vie et qui donnent la mort, dévastés eux-mêmes par une misère que des Fous récupèrent et galvanisent.

Car l’horreur est celle-là : les ennemis de cette guerre sont des Fous, qui n’ont jamais été aussi éloignés de Dieu et qui pourtant massacrent en son nom. On ne peut pas signer de traités de paix avec des Fous.

Nous sommes entrés en guerre avec la Noirceur.

Il est de notre devoir de transmuter cette noirceur en opportunité, en maturité. Il est de notre devoir d’être grands malgré la petitesse.

Ce qui se passe est un appel vibrant pour que le monde dit civilisé montre ce qu’il a dans le ventre, dans le cœur. Nous ne répondrons pas à l’obscurantisme par l’obscurantisme. Nous ne glisserons pas vers la haine, vers la méfiance généralisée. Nous continuerons d’ouvrir nos portes aux immigrants, aux réfugiés, aux musulmans, nous resterons vigilants face à nos propres pulsions de fermeture. La fermeture à l’autre est le premier pas vers la petitesse et la folie.

C’est seulement par l’ouverture et la maturité que nous gagnerons cette guerre.

Monique Proulx

3 commentaires

  1. Je partage les propos de l’écrivaine Monique Proulx. On ne répond pas à l’obscurantisme par de l’obscurantisme dont souvent les guerres font parties. Dans la vie, dans notre vie c’est l’ouverture qui fait notre force et pas la naïveté. Il n’y a pas qu’une seule réponse à un problème sociétal si complexe mais parlons d’armes, de pétrole et de moyens financiers…commençons par couper juste une grosse partie de çà comme la vente des armes , réduisons notre dépendance au pétrole et, peut-être à ce moment-là couperons-nous une partie de leur richesse qui rend possible toutes ces horreurs. Soyons accueillants, intégrons les gens qui viennent chez nous et trouvons leur un travail, un foyer, du plaisir, etc… investissons dans leur vie ici et ainsi nous vaincrons la violence.

  2. Merci Mme Proulx de votre pensée qui rejoint la mienne. Je me suis permis un court texte sur mon blogue que j’ai intitulé: « Le temps vient de s’arrêter à nouveau »
    Il faut continuer à chercher la source de la paix et la divulguer à nos dirigeants.

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