La troisième édition du Métier de journaliste , publié par Les Éditions du Boréal, est actuellement disponible en libraire. Pierre Sormany a profondément remanié cette version pour rendre compte des transformations provoquées par Internet, non seulement dans les techniques de cueillette et de traitement de l’information, mais aussi dans les conditions d’exercice du métier de journaliste aujourd’hui.
L’auteur explique cette réédition et les changements majeurs qu’a subis le métier de journaliste :
Pourquoi cette troisième édition, maintenant ?
Quand j’ai écrit Le Métier de journaliste, en 1990, Internet n’existait pas. J’avais juste deux paragraphes évoquant ce futur où les bases de données du monde entier seraient accessibles par modem dans tous les ordinateurs personnels. En 2000, j’ai fait une importante remise à jour pour tenir compte de l’arrivée d’Internet, mais ce n’était alors qu’un nouveau mode de distribution de l’information, permettant à tous d’avoir accès aux sources d’information et aux médias étrangers, notamment. Avec l’arrivée du « Web 2.0 », c’est-à-dire de l’ensemble des plateformes interactives et des sites de partage de contenu comme You Tube, Facebook ou des innombrables blogues, Internet n’est plus seulement un nouveau mode d’accès aux sources, c’est un lieu de production et de diffusion de l’information, complémentaire, mais aussi en compétition avec les médias plus traditionnels. Ça change toutes les règles du jeu. Il est évident qu’il fallait récrire pour tenir compte de cette réalité nouvelle.
À part Internet et les réseaux sociaux, quels autres changements majeurs affectent le métier de journaliste ?
Dans l’édition originale, les chapitres qui ont le plus mal vieilli depuis cinq ans sont ceux qui concernent les sources, en particulier tout le problème de l’information internationale. Traditionnellement, nos journaux étaient tributaires de quatre grandes agences de presse. Notre vision du monde était fortement américaine, ou à la rigueur européenne. Aujourd’hui, il y a un accès direct sur le web à toutes les radios et à tous les quotidiens du monde. Il y a d’innombrables blogueurs qui témoignent en direct de la réalité quotidienne dans tous les pays. Et quand surviennent des manifestations en Syrie, en Libye ou en Iran, même quand les autorités gouvernementales ferment les frontières à tous les médias, on trouve sur le web des dizaines de séquences vidéo filmées sur leur téléphone cellulaire. L’information échappe de plus en plus aux monopoles idéologiques d’hier. C’est un progrès immense.
Vous pouvez feuilleter ou télécharger un extrait du livre sur notre site Internet et ainsi accéder à la table des matières de l’ouvrage.
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