Dans son livre Un cynique chez les lyriques, Carl Bergeron dresse un portrait sensible de Denys Arcand à travers une lecture et une interprétation serrées de son travail, des premiers films pour l’ONF jusqu’aux films de consécration.
C’est un dossier de la revue littéraire québécoise L’Inconvénient consacré au cynisme qui est à l’origine de cet ouvrage. La notion de cynisme cristallisait bien, selon Carl Bergeron, le malentendu ayant depuis toujours caractérisé la réception critique de l’œuvre de Denys Arcand au Québec.
Lettré casanier et ironique, lecteur de Gibbon et de Machiavel, pré-boomer étranger au nationalisme canadien-français comme au lyrisme de la Révolution tranquille, Denys Arcand cultive une sensibilité en porte-à-faux avec les grands mythes collectifs qui ont forgé la société québécoise. Cette sensibilité, que certains ont qualifiée avec raison de « cynique », révèle une vision du monde profondément marquée par le poids des rapports de force et de l’Histoire. À l’origine de nombreux malentendus blessants, elle a valu à Arcand d’être accusé de mépriser les prolétaires, la nation, la social-démocratie ou les jeunes, et au final d’être indifférent au sort du Québec.
Carl Bergeron se penche sur la filiation trouble qui rattache Arcand au Québec. Il y a chez cet « iconoclaste gentilhomme », ainsi qu’il le décrit, une grandeur largement méconnue, que l’on voit se déployer au long de l’analyse brillante qu’il propose de sa filmographie.
Dans Un cynique chez les lyriques, le cinéaste fait écho au texte de Carl Bergeron avec des annotations mordantes et éclairantes, évoquant tantôt des anecdotes, proposant tantôt des explications sur son parcours.
Un cynique chez les lyriques. Denys Arcand et le Québec en librairie et au format numérique.
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