Louise Desjardins a publié plusieurs romans et recueils de poésie. Rapide-Danseur est son nouveau roman. L’auteur a bien voulu répondre à quelques-unes de nos questions.
Rapide-danseur c’est…
L’histoire d’une jeune trentenaire, Angèle, qui a quitté son fils adolescent, sa famille, sa ville, pour surmonter son inaptitude au bonheur. Que fait-elle après avoir quitté son fils? J’ai essayé de la suivre pendant les deux années qui ont suivi sa fuite dans le Nord. On la retrouve à Rapide-Danseur, un matin de novembre, au moment où elle apprend la mort de sa mère, qu’elle avait réussi à oublier.
La relation parents-enfants…
Est la relation la plus universelle. Nous avons tous des parents avec lesquels nous composons autant dans leur présence que dans leur absence, autant dans leur amour que dans leur rejet. Cette inéluctabilité me fascine et me rebute en même temps.
Pourquoi avoir choisi un paysage nordique, loin de la ville ?
Chaque fois que je commence un roman, mes personnages sont attirés comme des aimants vers le nord. J’écris à partir de mon enfance. Rapide-Danseur est un magnifique village où mon père allait mesurer du bois quand j’étais enfant. Ce nom m’a toujours impressionnée. Cet endroit tranquille, bordant les rapides de la rivière Duparquet, est en symbiose avec l’état d’esprit d’Angèle, mon héroïne tourmentée en quête de repos.
Dans ce roman, comme dans mes autres romans, il y a toujours cette attirance vers la nature, un jeu de va-et-vient entre la ville et les grands espaces nordiques, une recherche d’identité, d’adéquation avec la société, une remise en question des valeurs reçues, des responsabilités familiales surtout.
Des personnages tous très sensibles…
J’ai voulu comprendre l’incompréhensible. Comment Angèle a-t-elle pu décider de ne plus revoir son fils, de ne plus revoir sa mère? Je ne suis pas sûre d’y être arrivée, mais je pense que j’ai compris qu’il y a dans l’être humain des zones d’ombre qu’on n’arrivera jamais à saisir complètement, qu’il faut les accepter, vivre avec, comme on dit. Il y aussi le personnage de Ray, ce Cri qui ne se formalise pas de ces manques, qui les a intégrés en quelque sorte. Je ne voulais pas le stéréotyper, j’ai essayé de le suivre dans sa grande humanité, tout comme la tante Magdelaine qui reçoit sa nièce sans poser de conditions. Pour moi, ces personnages sont des représentations de la bonté, de la générosité, d’une sorte de détachement. Des qualités dont on oublie l’existence parfois de nos jours.
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Rapide-Danseur en librairie le 2 octobre
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