Les Éditions du Boréal lancent une correspondance inédite du frère Marie-Victorin, Lettres biologiques, recherches sur la sexualité humaine, présentée par Yves Gingras.
Pendant plus de dix ans, de 1933 à 1944, le frère Marie-Victorin a entretenu une correspondance avec Marcelle Gauvreau, son assistante à l’Institut et au Jardin botaniques de Montréal. Formant un tout cohérent, ces textes que le scientifique nommait lui-même ses « lettres biologiques » contiennent ses réflexions et enquêtes sur la sexualité. On y voit Marie-Victorin aborder un champ d’études nouveau à une époque où la morale dominante rendait impensable toute discussion publique sur le sujet.
La publication de ces lettres représente une contribution importante à l’histoire de la sexualité au Québec et à celle de la vie religieuse, bien qu’elles risquent encore de choquer aujourd’hui. En effet, les sources sur la vie intime des religieux sont rares, et tout ce qui touche à la sexualité est resté tabou jusqu’aux années 1960, au Québec comme ailleurs en Occident. Cette correspondance présente une vision de la vie sexuelle, de ses liens avec la vie spirituelle et le célibat, bien éloignée de nos conceptions contemporaines. Elle nous rappelle la « grande noirceur » qui entourait alors les questions sexuelles et nous permet de mesurer le chemin parcouru depuis cette époque qui n’est pourtant pas si lointaine.
Grand spécialiste de Marie-Victorin et de l’histoire des sciences au Québec, Yves Gingras est professeur à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en histoire et sociologie des sciences. Il a publié de nombreux ouvrages et a dirigé la publication de Science, culture et nation, recueil d’essais de Marie-Victorin paru au Boréal en 1996.
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