Virginie Blanchette-Doucet
Maude, votre protagoniste, navigue dans un monde d’hommes. Qu’est-ce qui vous a amenée à vous intéresser à eux ?
Le hasard a fait que je suis la plupart du temps entourée de garçons et d’hommes. Ça a toujours été « normal » pour moi, alors j’ai trouvé intéressant d’installer ma narratrice dans le même contexte.
Vos personnages entretiennent une relation très particulière avec le territoire qu’ils habitent, l’Abitibi. Comment décririez-vous cette relation ?
Le territoire, pour mes personnages, est une question identitaire, nécessaire, vitale. De pouvoir dire « C’est de là que je viens » est une certitude qui les habite et qu’ils ne pensaient pas fragiliser.
Qu’en est-il de la tension entre Montréal et l’Abitibi, si présente dans votre roman?
Le déracinement est au cœur de ma réflexion. C’est quoi, partir? Et revenir? Qu’y a-t-il, qui sommes-nous, entre les deux? Je pense que je ne le sais pas encore. Un peu mieux qu’avant, mais pas encore.
Votre roman est composé de fragments. Pourquoi avoir choisi cette forme ?
Je pense que c’est la forme qui m’a choisie, et non l’inverse! Les sensations me viennent en premier. La forme brève a l’avantage de me permettre de condenser l’émotion, de travailler comme le ferait un orfèvre, peut-être.
Votre protagoniste transforme une situation dramatique, l’expropriation de sa maison par une société minière, en une possibilité de changement, d’évolution, voire de libération. Est-ce consciemment que vous résistez à la mélancolie et au spleen qui traversent bon nombre d’œuvres contemporaines?
La résilience est très belle. Après, ce qui est conscient ou pas, je n’oserais me prononcer. Ma narratrice avait besoin de cet élan vers l’avant pour exister dans le roman.
« On sent qu’il y a une voix d’écrivaine, qu’elle a des choses à dire et qu’elle le fait très, très bien. Un très bon début de carrière pour Virginie Blanchette-Doucet. »
Anne Michaud, Les Matins d’ici, Radio-Canada Première
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