Le succès de La Veuve (Boréal, 2009), aussi bien auprès du public que de la critique, a confirmé la place de Gil Adamson parmi les écrivains canadiens-anglais les plus importants de sa génération. Dix ans auparavant, elle avait déjà fait paraître un recueil de nouvelles qui avait retenu l’attention Help me, Jacques Cousteau.
Les Éditions du Boréal le publient aujourd’hui en français. Les treize nouvelles d’À l’aide, Jacques Cousteau comportent toutes les mêmes personnages appartenant à une famille dysfonctionnelle et excentrique. Hazel, environ douze ans, raconte de façon plutôt comique les tribulations de son clan : un oncle attendant le retour de sa femme avec tous ses animaux de couleur blanche, un grand-père qui transporte un chien mort sur la banquette arrière de sa voiture, un père qui refait l’électricité de la maison pour passer sa nervosité, un petit frère qui ne parle plus, une mère au corps élastique… Leur vie forme une suite d’événements tout aussi étranges que parfaitement vraisemblables.
Extrait de la nouvelle À l’aide Jacques Cousteau :
« Mon père conduit sa Plymouth Valiant comme un forcené : démarrages en trombe, virages si brusques que les provisions roulent comme des vagues sur la banquette
arrière. Les freins en prennent un coup et il se gare d’un seul mouvement, la main à plat sur le volant, en étirant le cou pour regarder par la lunette arrière. La taille de notre parking correspond strictement à celle de notre voiture, et tous les soirs papa rabote un bout de la clôture de la voisine. Tous les matins, lorsque la voiture bondit sur le gravier et s’engage à toute vitesse dans l’allée, il en arrache un autre.
« La voisine nous déteste parce que notre chien a engrossé sa chienne environ quarante-sept fois et elle est aussi en colère à cause de la clôture. Ce qui la rend folle, c’est que papa n’endommage jamais sa voiture. C’est comme si la Valiant était parfaitement conçue à cette fin, le pare-chocs sur le qui-vive, prêt à s’en prendre à la clôture. L’année dernière, papa a tenté de faire amende honorable. Il a creusé un trou et planté un nouveau pieu, mais la voisine a dit qu’il faisait drôle, ce pieu, que le bois neuf jurait. En plus, il l’avait planté exactement au même endroit que le précédent. Le lendemain matin, au moment où il catapultait sa voiture dans l’allée, il a raboté un bout de ce pieu-là aussi. »
À l’aide, Jacques Cousteau, en librairie le 10 janvier, également disponible en version électronique.
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