Le Boréal est heureux d’annoncer la nomination de Philippe Gendreau au poste de directeur général adjoint. À ce titre, M. Gendreau assistera Pascal Assathiany dans la gestion de la maison. Il sera notamment responsable des relations commerciales, de la mise en marché, de la production, des relations avec les institutions et de l’administration du Boréal.
Dany Laferrière, porte-parole de la 15e édition, sera en grande entrevue.
13h – Terrasse Québecor
Robert Lalonde présentera un spectacle sur le thème de Jack Kerouac : La vie est d’hommage
Venez assister à ce spectacle mariant jazz et lectures, ravivant le souvenir de Kerouac qui conte la malchance radieuse de sa prime jeunesse de Canuk, perdu dans une Amérique démentielle qui ne ressemble en rien à ses rêves. Avec : John Roney
20h – Cabaret Eastman
En venir à la langue : Qu’on y arrive de l’extérieur ou qu’on y vienne de soi-même, écrire force souvent à un exil dans une région de la langue qui déracine pour mieux s’ouvrir au monde. Avec : Alina Dumitrescu, Ouanessa Younsi. Animation : Jérémy Laniel
10h – Terrasse Québecor
La Langue dans le miroir : Face-à-face entre les archipels des Antilles et ceux du Nord, pour se regarder la langue dans le miroir de l’autre.
Avec : Raphaël Confiant, Romain Cruse. Animation : Lise Gauvin
14h – Terrasse Québecor
Haïti vue par Dany : Dany Laferrière plonge dans les œuvres de trois auteurs contemporains, tous explorateurs d’un imaginaire en archipel, à la fois insulaire et ouvert au monde.
Avec : Rodney Saint-Éloi, Néhémy Pierre-Dahomey, Gary Victor
15h30 – Terrasse Québecor
Camille Bouchard vous convie à une rencontre pendant laquelle il vous fera voyager dans son univers. Il démystifiera le personnage de l’écrivain par diverses anecdotes de voyage et évoquera ce qu’elles ont inspiré dans ses romans. Les thèmes du voyage, de l’aventure et de l’écriture seront au rendez-vous.
17h30 – Salle Missisquoise
France Daigle participera à un café littéraire ayant pour titre La Langue pendue. Raconter son coin de pays, sa ville, ses habitants normaux ou détraqués, c’est possible grâce à la langue, qui permet d’y reconnaître quelque chose de soi-même.
Avec : Yves Beauchemin, Alice Michaud-Lapointe, Georgette Leblanc. Animation : Tristan Malavoy
10h30 – Terrasse Québecor
Robert Lalonde offrira un spectacle sur Gaston Miron. Plongez dans l’univers poétique de Gaston Miron en suivant le fil de la langue, si puissant chez ce fils d’un analphabète des Laurentides devenu l’un des plus grands poètes de langue française.
14h30 – Cabaret Eastman
L’Académie française a dévoilé aujourd’hui son palmarès pour l’année 2017. Luc-Alain Giraldeau est le lauréat du Grand Prix Moron de l’Académie française pour son essai Dans l’œil du pigeon. Ce prestigieux prix est décerné annuellement à l’auteur d’une œuvre favorisant une « nouvelle éthique ».
Le prix est doté d’une bourse de 5 000 euros
Pour plus de détails sur les prix de l’Académie française et pour voir la liste des lauréats, cliquez ici.
Drone de guerre, de Guillaume Lavallée, fait partie des quatre œuvres sélectionnées pour le prix du livre Albert-Londres. Les prix Albert-Londres (presse écrite, audiovisuel et livre) couronnent les meilleures grands reportages et enquêtes francophones de l’année.
Les prix Albert-Londres seront remis le 4 juillet, à Paris.
Pour plus de détails, cliquez ici.
L’Association des communicateurs scientifiques du Québec (ACS) a dévoilé le nom des lauréats du prix Hubert-Reeves à l’occasion d’une soirée organisée dans le cadre des Journées internationales de la culture scientifique. Luc-Alain Giraldeau remporte le prix dans la catégorie adulte pour son essai Dans l’œil du pigeon.
« Dans l’œil du pigeon […] raconte l’étrangeté de la vie, ce qui la distingue de l’inerte, la conséquence aveugle de l’évolution et l’émancipation des gènes qui s’est acquise à chaque grande étape de l’invention de l’être. L’ouvrage s’est démarqué par son originalité, sa valeur littéraire et ses images parlantes. Le jury a également souligné l’important travail de recherche sur lequel s’appuie le livre ainsi que l’humour avec lequel l’auteur échange avec le lecteur »
(Commentaire du jury)
Créé et remis annuellement depuis 2010 par l’ACS, le prix Hubert-Reeves récompense une œuvre de vulgarisation scientifique dans deux catégories : adulte et jeunesse.
Pour plus de détails et pour connaître le nom des lauréats, cliquez ici.
Le jury du prix Jacques-Brossard a annoncé les noms des trois finalistes choisis parmi une soixantaine d’œuvres en compétition. Renaud Jean est en lice pour son roman Rénovation.
À propos de Rénovation
Renaud Jean construit un monde kafkaïen où l’individu, anonyme et impuissant, subit l’absurde d’une mécanique qui tourne à vide. Les jurés ont évoqué le « cauchemar lucide » pour parler de ce récit rythmé, bien construit, qui forge la métaphore du monde du travail et de la déshumanisation qu’il peut engendrer. On a aussi remarqué le potentiel théâtral de cette histoire de SF sociale.
Remis chaque année depuis 1984, le prix Jacques-Brossard de la science-fiction et du fantastique est doté d’une bourse de 3000 $. Il couronne l’auteur de la plus remarquable production dans les littératures de l’imaginaire au cours de l’année écoulée.
L’identité de la lauréate ou du lauréat sera dévoilée lors de la cérémonie de remise du prix le vendredi 5 mai, à la Maison de la littérature, à Québec.
Votre nouveau livre est tout empreint d’une poignante nostalgie. Aujourd’hui, même les œuvres des écrivains qui ont la trentaine en sont souvent imprégnées. Pourquoi notre époque est-elle si nostalgique?
Je crois que l’humain est condamné à la nostalgie. C’est un animal nostalgique. À ce titre, la nostalgie est bonne pour la santé de l’être, c’est un remède à cultiver. Bien sûr, les sociétés passent au travers de diverses époques, des années folles, des années d’oublis. Nous traversons d’ailleurs une époque semblable : l’effervescence numérique, l’emportement techno, la foi en la science. Tout cela nous distrait de notre propre temporalité. Et la nostalgie aura mauvaise presse tant que nous vivrons dans un monde obsédé par le présent et le futur. Il est donc normal pour les gens normaux de réagir et de se rappeler à l’ordre de leur propre exil.
Vous commémorez la mémoire de tous ces Canadiens français qui ont construit l’Amérique pour être oubliés ensuite. La cause de cet oubli réside-t-elle dans la suprématie militaire du monde anglo-saxon ou dans l’esprit rebelle des coureurs des bois?
La grande aventure canadienne-française en Amérique fut oubliée. Le monde anglo-saxon n’en veut rien savoir. Cette part de nous-mêmes qui a couru les bois, les montagnes, les grandes plaines, les déserts, n’avait pas la fibre chroniqueuse, elle n’a pas eu le réflexe de l’autopromotion. Cependant, la vraie raison de cet oubli, ce fut l’histoire nationale du clergé catholique qui enferma le Canada français dans une gaine de vaincus, de petits cultivateurs, de colons, de moutons, de petits pains et de petits destins. C’est le récit nationaliste catholique qui nous a rapetissés.
Vous dénoncez « le bruit que font nos sociétés trop cultivées ». En même temps, vous montrez une passion dévorante pour la conservation de chaque bribe du passé. « Ma folie à moi, c’est la rechercher du temps perdu », écrivez-vous. N’y a-t-il pas là une contradiction?
Je ne vois pas de contradiction. Le bruit dont je parle est un divertissement, une distraction, un éparpillement superficiel. Nous sommes trop informés, pas assez réfléchis. Voilà le sens de cette phrase. Je fais la promotion de la profondeur et de la complexité. J’entends « cultivées » dans le sens de « raffinées », « ramollies », « impertinentes ». Car je respecte trop le savoir pour le condamner.
Pensez-vous que nous puissions célébrer le passer sans dénigrer le présent?
Il ne s’agit pas de dénigrer le présent. Certains présents méritent d’être critiqués, certains présents sont difficiles à supporter. En principe, le passé sert à bonifier le présent, il lui donne de la profondeur et de la perspective. Sans passé, pas de futur. Je ne crois pas dénigrer le présent. C’est juste qu’il nous est permis de détester notre époque.
Quel rôle la littérature joue, peut ou doit jouer dans notre société?
Voyons cela comme une donnée d’espèce : l’humain n’est jamais aussi beau ni aussi fort que lorsqu’il exprime ses sentiments, ses images, son imaginaire, dans un cadre où il essaie de résoudre ses contradictions, de faire face à ses démons, de rendre compte de son émerveillement. Dans le giron de la condition humaine, rien n’existe qui n’est d’abord dit. L’art de dire en est un vieux, c’en est un grand, et ce n’est pas parce que nous prenons aujourd’hui la parole à la légère qu’elle est légère pour autant. C’est vrai, de nos jours, il se dit trop de choses, il s’écrit trop de livres, car plus personne ne prend l’affaire trop au sérieux.
La littérature fut orale pendant la majeure partie de l’existence des humains sur terre. Parler fut pendant des siècles un acte grave, très réfléchi, qui a donné lieu à des représentations d’éloquence, de rhétorique, qui a donné lieu à des discours, des plaidoyers, des représentations. Cette parole originelle, dans des milliers de langues, a d’abord domestiqué le champ sauvage de la poésie. La tradition orale a créé le mythe, le théâtre, le récit, le grand récit. L’humanité n’est jamais aussi humaine que lorsqu’elle se raconte. L’invention de l’écriture a ouvert la porte à des publics infinis. Le lecteur est intemporel, il lit et participe, c’est lui qui justifie l’œuvre.
Nous avons cru qu’il existait des sociétés sans littérature, et nous les avons méprisées, les pauvres. Mais en réalité, il n’existe pas de sociétés sans récit. Toutes se tiennent par le regard qu’elles portent sur elles-mêmes. Au-delà des codes de conduites, des coutumes et des mœurs, la littérature orale ou écrite est un liant qui transcende le tout. Je crois que c’est le récit, donc la littérature, qui fait de nous ce que nous sommes. Se dépasser, c’est se raconter.
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