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10 octobre 2013

Entrevue avec Rachel Leclerc à propos de son nouveau roman Le Chien d’ombre

Par Éditions du Boréal

Leclerc_Rachel_wL97827646227731Le Chien d’ombre, c’est…

C’est l’histoire de Richard Levasseur, un homme qui, sans s’en apercevoir, repousse le sentiment d’irréalité qui l’envahit depuis l’AVC dont il a été victime un an plus tôt. Il vacille entre fantasme et lucidité, tout le roman découle de là. Pour cette raison, il lui semble presque normal de passer la nuit avec le fantôme de son grand-père et de l’écouter raconter la vie de Georges, le fils adultérin. Les boucles se referment à la fin : les deux histoires se croisent au moment de leur conclusion, comme elles étaient destinées à le faire.

Des personnages très attachants…

Richard, le narrateur, c’est mon alter ego. Joachim, le grand-père, va devenir son protecteur, son initiateur, celui qui lui dessillera les yeux. Georges, le fils de Joachim, est peut-être mon second alter ego : ma lointaine expérience de l’orphelinat m’a permis de décrire ce qu’il ressent de l’intérieur, car on ne peut pas inventer une telle déréliction. Ses années de travail sur le fleuve Saint-Laurent ne sont que la réalisation de mon rêve d’eau, mon rêve de bleu et de clarté intérieure. Les femmes, Anatolie, Bianca, sœur Lucille, sont discrètes, parfois effacées, et je les aime d’autant plus : elles ont l’intelligence que n’ont pas toujours les hommes du roman, qui sont plus impulsifs.

Beaucoup de secrets séparent les personnages de la famille, comme souvent dans les familles…

C’est un roman sur le mensonge des familles, un mensonge qui a souvent un rapport avec la pulsion sexuelle et, par extension, avec la peur du châtiment en général. Nous, les modernes, nous croyons en avoir fini avec la culpabilité, mais voilà : il existe ce qu’on appelle le retour du refoulé. Le refus de Richard à accepter sa nouvelle condition vient peut-être d’un aveuglement, celui que nous pratiquons tous face à nous-mêmes.

Les hommes sont au premier plan…

Au départ, le personnage de Georges devait être tenu par une femme. Après quelques chapitres, j’ai soudain refusé d’ajouter une superhéroïne à la littérature actuelle, car elle en déborde déjà. Que Richard Levasseur soit mon alter ego, c’est commode et étrange : je peux me laisser aller à être un homme. Bianca, sa compagne, prendra le relais de la narration dans un roman futur ; c’est un bel horizon qui se dessine.

Le Bas-Saint-Laurent, avec ses paysages, sa géographie, un leitmotiv de…

Je n’ai pas l’esprit grégaire et je chéris ma solitude, cela se reflète dans mon rapport à la nature et aussi dans mes romans. Les paysages marins sont un miroir où je peux me réfléchir et comprendre ma créativité. C’est un espace de réflexion et d’invention, une œuvre d’art dont la beauté est très, très pacificatrice.

Le Chien d’ombre est disponible en librairie et en format numérique.
Lisez les premières pages du Chien d’ombre !

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