Un commentaire

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   J, Labbe 2 octobre 2015 à 11 h 20 min

   Bonjour,
   J’ai écouté votre entrevue à la radio Ville-Marie, mais je n’ai pas lu votre livre.
   Cela m’a beaucoup touché. Votre point de vue sur l’économie et la société occidentale, et par extension, le reste du monde qui a adopté cette économie de marché, avec ses bienfaits matériels, mais aussi ses conséquences désastreuses sur l’environnement, et l’impact sur la santé mentale et physique humaine, sans oublier les animaux d’élevage souffrant de nos habitudes alimentaires, tout cela implique une réflexion qui est rarement mise de l’avant dans les médias, car elle implique une remise en question de notre système économique tout entier, ce qui est, pour ainsi dire, impensable.

   Le jour où nous changerons, c’est qu’un événement majeur, d’une portée mondiale, bien plus fort encore que l’effondrement des tours jumelles, ou l’effondrement économique de 2008, se sera produit, probablement de nature environnementale : extinction des abeilles polinisatrices et responsables des aliments dans notre assiette, grâce à leur travail incessant de polinisateurs? Effondrement de tous les stocks de poissons dans tous les océans, dépossédant des millions de gens de leur gagne-pain, comme l’effondrement des stocks de morue, au Canada, mais à une échelle mondiale? Tout est possible, avec un environnement mondial qui se dégrade de jour en jour, sous la pression de l’économie de marché. Fin annoncée d’une civilisation? Peut-être.

   Depuis toujours, je partage votre point de vue sur l’économie et l’état de notre société, et j’ai pris moi aussi des mesures personnelles, au sortir de l’adolescence, pour ne pas la subir de plein fouet, ayant refusé, au sortir de l’université, un travail payant, mais aliénant, dans un cubicule (pouvez-vous imaginer 40 ans à travailler dans un cubicule ?) pour une certaine forme de liberté personnelle, où je me sens en conformité avec mes valeurs. Et ce n’est peut-être pas un hasard que nos valeurs soient semblables, car, comme vous, j’ai beaucoup lu dès le début du primaire, et je lis encore beaucoup, et c’est vrai que la lecture alimente la réflexion personnelle, et permet de prendre une distance par rapport aux valeurs véhiculées par toutes les personnes ayant autorité pour vous diriger dans la vie, que ce soient les parents, les enseignants, ou les chefs religieux, ou, au sommet de la chaîne alimentaire, les compagnies et leurs besoins incessants d’augmentation des profits de leurs entreprises, comme si ce phénomène était le résultat d’une force inébranlable de la nature, comme les saisons.

   Merci d’avoir mis en mots que tout le monde peut comprendre ce que certains pensent, et surtout d’avoir publié ce livre et d’en parler dans les médias. Un discours contraire au discours dominant est toujours bienvenu.
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