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27 mai 2021

Un Petit traité sur le racisme de Dany Laferrière en juin

Par Éditions du Boréal


Montréal, le 27 mai 2021. Les Éditions du Boréal sont heureuses d’annoncer la parution, le 15 juin prochain, de Petit traité sur le racisme de Dany Laferrière.

Le racisme, c’est si simple au fond. C’est une affaire de Blanc et de Noir où le Blanc concentre entre ses mains tous les pouvoirs. Pourquoi alors est-ce si difficile de le reconnaître? Pourquoi alors ne sommes-nous pas arrivés à enrayer ce fléau qui ronge toutes les sphères de la vie, de la Maison-Blanche jusqu’aux campus universitaires en passant par de simples réunions entre collègues et amis?

Très sollicité sur cette question cruciale, Dany Laferrière l’aborde non pas en politicien ou en pamphlétaire, mais bien en écrivain. Avec la plume exquise qu’on lui connaît, il met de la chair et de la douleur dans cette tragédie qu’est le racisme.

Il nous parle dans ce livre de désir et de souffrance, de musique et de couleurs, de colère et de rédemption grâce au costard de Jean-Michel Basquiat et à l’afro d’Angela Davis. Il nous parle aussi de ceux qui ont été lynchés parce qu’ils ont osé regarder une Blanche, des photographies de Gordon Parks et des improvisations de Miles Davis. Sans oublier Tupac Shakur, Abraham Lincoln, Martin Luther King et… René Lévesque.

L’auteur de L’Énigme du retour et de bien d’autres succès mondiaux nous offre ici un livre d’actualité, ancré dans notre époque, où il prend la hauteur nécessaire pour que nous puissions l’embrasser dans toute sa complexité et trouver la force de guérir les blessures qui saignent encore.

Dany Laferrière est né à Port-au-Prince. Il est l’auteur de nombreux livres dont, au Boréal, Je suis un écrivain japonais (2008), L’Énigme du retour (2009; prix Médicis, Prix des libraires du Québec, Grand Prix du livre de Montréal), Autoportrait de Paris avec chat (2018) et L’exil vaut le voyage (2020). Il a été élu à l’Académie française en 2013.

Feuilletez un extrait

En librairie le 15 juin 2021

Photo © Pierre Crép

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11 mai 2021

Décès de Serge Bouchard

Par Éditions du Boréal

C’est avec un immense chagrin que nous avons appris ce matin le décès de Serge Bouchard. Toute l’équipe des Éditions du Boréal adresse ses plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches.

Depuis bientôt trente ans, la voix de Serge Bouchard fait partie du quotidien des Québécois, que ce soit par l’entremise de la radio, dont il jouait en virtuose, ou à travers ses livres, où il s’est révélé comme un des plus fins stylistes du Québec contemporain. Serge Bouchard était devenu une présence familière, à la fois rassurante et stimulante, animée par une intelligence aiguë et portée par une chaleur et une humanité singulières.

Né à Montréal en 1947, diplômé en anthropologie de l’Université McGill et de l’Université Laval, Serge Bouchard a touché à de nombreux champs d’enquête, allant de l’ethnohistoire aux contextes contemporains des changements sociaux et politiques. Son mémoire de maîtrise (1973) portait sur le savoir des chasseurs innus du Labrador, tandis que sa thèse de doctorat (1980) décrivait et analysait la culture et le mode de vie des camionneurs de longue distance dans le nord du Québec.

Il s’est d’abord fait connaître du grand public à travers sa complicité avec son ami, l’anthropologue Bernard Arcand (1945-2009). Ils ont animé ensemble la série des Lieux communs à la radio de Radio-Canada, avant d’en reprendre les textes sous forme de livres, où ils décortiquaient avec un malin plaisir les éléments en apparence les plus anodins de notre vie. Serge Bouchard a également animé à Radio-Canada Première des émissions phares telles que De remarquables oubliésUne épinette noire nommée DieselLes Chemins de travers et, plus récemment, C’est fou…, avec Jean-Philippe Pleau.

Écrivain inclassable, il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages, dont L’homme descend de l’ourseRécits de Mathieu Mestokosho, chasseur innu et C’était au temps des mammouths laineux, tout en collaborant à différentes revues, dont Québec Science et L’Inconvénient. Son plus récent livre, Un café avec Marie, a reçu un accueil enthousiaste du public, qui lui était plus fidèle que jamais.


Considéré par plusieurs comme l’un de nos prosateurs les plus originaux, il a reçu en 2015 le prix Gérard-Morisset pour l’ensemble de sa carrière et a été fait, l’année suivante, officier de l’Ordre national du Québec. Serge Bouchard a reçu en 2017 le Prix littéraire du Gouverneur général pour son recueil Les Yeux tristes de mon camion. 

Il avait eu, il y a moins d’un an, le chagrin de perdre sa compagne Marie-Christine Lévesque. Il laisse dans le deuil sa fille adorée, Lou, son fils Serge-Alexandre, ses petits-enfants, ainsi que ses frères et leurs familles.

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5 février 2021

Décès de Régine Robin

Par Éditions du Boréal
Régine Robin
© Tous droits réservés

La mort de Régine Robin 

La France et le Québec viennent de perdre, avec le décès de Régine Robin, survenu le mercredi 3 février à l’âge de 81 ans, une grande intellectuelle qui fut à la fois professeur, historienne, sociologue et écrivain. Née sous le nom de Rivka Ajzersztejn à Paris en 1939 dans une famille juive d’Europe de l’Est (dont plusieurs membres ne revinrent pas des camps nazis), Régine Robin vint s’installer à Montréal en 1977. En plus de sa carrière professorale, à l’Université Paris X puis à l’UQAM, elle mena une intense activité d’écriture sur les sujets qui la passionnaient : la mémoire, l’identité et l’altérité, l’appartenance, les nationalismes, la transculture, les mégapoles et les écritures migrantes.

Chez Stock, dans la collection « Un ordre d’idées », elle a notamment publié Berlin chantiers (Grand Prix du livre de Montréal en 2001), dans lequel elle propose des balades dans l’histoire et dans l’espace urbain, dans le discours social et dans la littérature; Le Mal de Paris, où elle revisite sa ville à l’aune d’une incertitude sur le devenir d’un nouvel imaginaire grand parisien; Un roman d’Allemagne, livre hybride et envoûtant où elle mêle fragments autobiographiques, déambulations, rêveries et analyses; et Mégapolis, où elle partage avec ses lecteurs son amour des grandes villes et son sport de la marche attentive à tout.

Au Boréal, dans la collection « Liberté grande », elle a publié en 2011 ce qui apparaît comme son testament de Québécoise, Nous autres les autres, un livre franc dans lequel elle analyse les raisons faisant que, après plus de trente ans de vie au Québec, la « greffe » n’a pas réussi avec elle, le nationalisme d’ici lui semblant incapable de se libérer d’un passé antisémite. Puis, avec Ces lampes qu’on a oublié d’éteindre, paru en 2019, elle aura livré son dernier livre, le vingtième, une étude remarquable consacrée à l’œuvre romanesque de Patrick Modiano.

Déjà avec La Québécoite, paru chez XYZ en 1983, Régine Robin avait fait part de ses difficultés d’adaptation dans une ville, Montréal, qui la rebuta d’entrée de jeu avant que, en parcourant certains de ses quartiers, elle la découvre pan par pan et se sente bien chez elle dans cette ville cosmopolite qui aura été l’une de ses deux villes avec Paris. 

Franche, combative, fine analyste des discours des uns comme des parcours des autres, curieuse de tout, pointilleuse mais amoureuse, et jamais dupe, Régine Robin, qui aura passé une vie à mettre les points sur les i, me laisse le souvenir d’une grande femme même si elle était toute petite. Et la souvenance d’un grand esprit de la gauche la plus intègre, la plus généreuse, la plus engagée. 

Robert Lévesque

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4 février 2021

Stanley Péan lauréat du prix Victor-Barbeau de l’Académie des lettres du Québec

Par Éditions du Boréal

Février 2021

L’Académie des lettres du Québec a annoncé les lauréats de ses prix littéraires en janvier. Parmi ceux-ci se trouve Stanley Péan, qui remporte le prix Victor-Barbeau 2020 pour son essai De préférence la nuit. 

Le prix Victor-Barbeau est décerné chaque année à un auteur pour un essai qui est jugé de qualité exceptionnelle par un jury formé de trois membres de l’Académie des lettres du Québec. Toutes nos félicitations à Stanley Péan !

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Prix et mentions

6 novembre 2020

Benoit Laflamme récompensé pour sa traduction de Melissa Bull

Par Éditions du Boréal

La Quebec Writers’ Federation a tenu son gala annuel ces derniers jours et Benoît Laflamme a remporté le Prix de Traduction de la Fondation Cole pour sa traduction du recueil de nouvelles Éclipse électrique, de Melissa Bull, paru en janvier dernier. La version originale anglaise, The Knockoff Eclipse, est paru chez Anvil Press. « La désarmante simplicité de la poésie du texte d’origine cache des défis formidables que le traducteur arrive à surmonter de manière magistrale. Une poésie, qui se donne l’air d’être presque accidentelle, se glisse dans la langueur, parfois presque anxiogène, des personnages. Ces perles ne perdent rien de leur lustre alors que le traducteur trouve toujours moyen de rendre avec précision les images qu’elles portent, permettant qu’elles retrouvent le même impact même à travers le filtre de l’adaptation », a déclaré le jury.

L’auteur Kaie Kellough a pour sa part remporté le Paragraphe Hugh MacLennan Prize for Fiction pour son recueil de nouvelles Dominoes at the Crossroads (Véhicule Press). Le livre paraître en français au Boréal en février prochain sous le titre Petits marronnages, dans une traduction de Madeleine Stratford.

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Communiqués

27 octobre 2020

Une révolution invisible — par Dany Laferrière

Par Éditions du Boréal

Le romancier Dany Laferrière s’est exprimé, dimanche 25 octobre, sur la controverse entourant l’utilisation du « mot en n » au micro de Dessine-moi un dimanche, sur les ondes d’ICI Première. Voici son texte intégral.

Le mot fascine par sa composition et cette claquante sonorité qui réveille comme un coup de fouet dans une plantation de canne à sucre ou de coton sur un dos en sueur et musclé. On suppose l’énergie encagée dans ces tranquilles voyelles et consonnes. On ne peut pas entendre ce mot sans se retourner. Il ne convient pas au chuchotement. Et pourtant je connais nombre de chansons haïtiennes, surtout celles qui tiennent leur source du vaudou, où le son devient si doux, si langoureux. On l’entend dans Gouverneurs de la rosée, le grand classique de la littérature haïtienne, comme le râle d’amour d’une jeune paysanne à son amant. Ce n’est pas seulement un mot qui s’infiltre, de jour et de nuit, dans les conversations ordinaires de la vie quotidienne. Il imbibe toute la littérature haïtienne, les chants sacrés ou populaires, la sculpture, et je dirais aussi la morale, car on parle de « Nègre vertical » pour dire celui qui rejette toute forme d’assujettissement. J’avais tort de dire que le mot ne m’intéresse pas; en fait, c’est un mot que je place pour sa forte présence (après l’avoir entendu, on ne peut plus l’oublier) à côté de Legba, le nom de ce dieu qui se tient à la barrière qui sépare le monde visible du monde invisible. Dans le langage du vaudou, on dirait que c’est un mot très « chargé ».

La poésie                   

Je me souviens du premier poème que j’ai appris par cœur, après les fables de La Fontaine. C’était celui de Carlos Saint-Louis. Il s’est logé en moi pour faire partie de ma chair. Tout enfant né avant les années 70 connaît ce début de poème si naïf:

J’aime le nègre

car tout ce qui est nègre est une tranche de moi.

Je n’aimais pas le poème parce qu’il me faisait croire que j’étais un melon et, dans ma liste de choses détestables, le melon venait entre la carotte et le girofle.

Je me suis retrouvé plus tard dans ces évocations plus lestes où l’on apercevait au loin d’exquises négresses (on dit « nègès » en créole) se baignant dans la rivière. C’est Léon Laleau qui m’a réveillé de cette torpeur adolescente avec un bref poème, «Trahison», paru dans son recueil Musique nègre, en 1931.

« D’Europe, sentez-vous cette souffrance et ce désespoir à nul autre égal d’apprivoiser avec des mots de France ce cœur qui m’est venu du Sénégal. »

Puis le coup de fouet vint de René Depestre avec Minerai noir, paru en 1956, dans lequel il signale qu’après l’extermination des Indiens « on se tourna vers le fleuve musculaire de l’Afrique pour assurer la relève du désespoir ». Là, on arrive à l’Histoire et je me souviens de ma passion pour ces récits si pleins de verdeur, d’espoir, de folie, où des esclaves se lancent devant la mitraille de l’armée napoléonienne conduite par le général Leclerc à la conquête de leur liberté. Ce n’est pas dans un salon mais sur le champ des batailles de la Ravine-à-Couleuvres, de la Crête-à-Pierrot et de Vertières que le mot Nègre va changer de sens, passant d’esclave à homme. Les généraux de cette effroyable guerre coloniale le garderont après l’indépendance d’Haïti.

L’art nègre                                                    

Mais ce mot tout sec, nu, sans le sang et les rires qui l’irriguent, n’est qu’une insulte dans la bouche d’un raciste. Je ne m’explique pas pourquoi on donne tant de pouvoir à un individu sur nous-même. Il n’a qu’à dire un mot de cinq lettres pour qu’on se retrouve en transe avec les bras et les pieds liés, comme si le mot était plus fort que l’esclavage. Les esclaves n’ont pas fait la révolution pour qu’on se retrouve à la merci du mot Nègre.

Ne dites pas que je ne peux pas comprendre la charge de douleur du mot Nègre, car j’ai connu la dictature, celle de Papa Doc, puis celle de Baby Doc, j’ai plus tard connu l’exil, j’ai connu aussi l’usine, ainsi que le racisme de la vie ordinaire des ouvriers illégaux, j’ai même connu un tremblement de terre, et tout ça dans une seule vie. Je crois qu’avant de demander la disparition de l’espace public du mot Nègre il faut connaître son histoire. Si ce mot n’est qu’une insulte dans la bouche du raciste, il a déclenché dans l’imaginaire des humains un séisme. Avec sa douleur lancinante et son fleuve de sang, il a ouvert la route au jazz, au chant tragique de Billie Holiday, à la nostalgie poignante de Bessie Smith. Il a fait bouger l’Afrique, ce continent immuable et sa civilisation millénaire, en exportant une partie de sa population vers un nouveau monde de terreur. Ce mot est à l’origine d’un art particulier que le poète Senghor et quelques intellectuels occidentaux ont appelé faussement l’art nègre. Ce serait mieux de dire l’art des nègres. Ou encore l’art tout court. Tout qualificatif affaiblit ce qu’il tente de définir. Mais passons, car ce domaine est si riche. S’agissant de la littérature, on n’a aucune idée du nombre de fois qu’il a été employé. Si quelqu’un veut faire une recherche sur les traces et les significations différentes du mot dans sa bibliothèque personnelle, il sera impressionné par le nombre de sens que ce mot a pris dans l’histoire de la littérature. Et il comprendra l’énorme trou que sa disparition engendrera dans la littérature.

La révolution du langage                              

La disparition du mot Nègre entraînera un pan entier de la bibliothèque universelle. Notre blessure personnelle et nos récits individuels ne font que lui donner de l’énergie pour continuer sa route. Ce n’est pas un mot, c’est un monde. Il ne nous appartient pas, d’ailleurs. Nous nous trouvons simplement sur son chemin à un moment donné. Il a permis la révolution à Saint-Domingue en devenant notre identité américaine. On a capturé des hommes et des femmes en Afrique qui sont devenus des esclaves en Amérique, puis des nègres quand Haïti est devenue une nation indépendante, et cela par sa Constitution même. On ne va pas faire la leçon aux glorieux combattants de la première révolution de l’histoire. Si le mot révolution veut dire « chambardement total des valeurs établies », la révolution de l’esclave devenu libre en est la plus complète. Le Nègre Toussaint Louverture, le Nègre Jean-Jacques Dessalines, le Nègre Henri Christophe et le Nègre Alexandre Pétion ont fondé Haïti le 1er janvier 1804 après une effroyable et longue guerre coloniale. Alors quand un raciste m’apostrophe en nègre, je me retourne avec un sourire radieux en disant : «Honoré de l’être, monsieur.» De plus, Toussaint puis Dessalines ont fait entrer le mot Nègre dans la conscience de l’humanité en en faisant un synonyme du mot homme. Un nègre est un homme, ou, mieux, tout homme est un nègre. Le raciste qui nous écoute en ce moment sait-il qu’il est un nègre de par la grâce de Jean-Jacques Dessalines, le fondateur de la Nation haïtienne? C’est par cette grâce qu’un grand nombre de Blancs ont été épargnés après l’indépendance d’Haïti. C’est par cette grâce que tous les Polonais vivant en Haïti pouvaient devenir séance tenante des nègres, c’est-à-dire des hommes. Connaissez-vous une pareille révolution du langage? Le mot qui a servi à asservir l’esclave va libérer le maître. Mais pour qu’il soit libre, il faut qu’il devienne un nègre. D’où la phrase magique «Ce blanc est un bon nègre, épargnez-le». Vous comprenez qu’un tel mot va plus loin qu’une douleur individuelle et que si nos récits personnels ont une importance indéniable, ils ne font pas le poids face à l’Histoire, une Histoire que nous devons connaître puisqu’elle nous appartient, que l’on soit un nègre ou un bon nègre.

La plaisanterie                                                                      

Je comprends qu’on puisse exiger la disparition de ce mot terrible quand on ignore son histoire, dont je viens de présenter une pâle esquisse. Mais je vous assure qu’elle vaut l’examen avant de prendre une pareille décision. On devrait s’informer un peu plus. De grâce, ne dites pas que la geste haïtienne ne compte pas ou qu’elle est simplement haïtienne, car elle a mis fin le 1er janvier 1804 à trois cents ans d’esclavage où l’ensemble du continent africain et une grande partie de l’Europe furent impliqués. Cela permet à ces gens, légitimement, d’ajouter une nouvelle définition à ce mot. Ils disent froidement après l’esclavage qu’ils sont des nègres et le maintiennent jusqu’à ce matin de 2020. Ce n’était pas un acte d’individus bornés, de «monstres désenchaînés», selon l’horrible expression du pourtant si élégant Musset, c’était mûrement réfléchi. Et ils entendaient répandre cette liberté et cette expression qui caractérise l’homme libre dans toute l’Amérique. C’est pourquoi, à peine quelques années après l’indépendance, Alexandre Pétion, premier président de cette jeune république, offrit refuge et aide militaire en Haïti à un Bolívar épuisé qui s’en ira après libérer une partie de l’Amérique latine.

On peut malgré tout discuter encore du mot, en essayant de l’actualiser, en faisant des compromis, mais, de grâce, épargnez-nous cette plaisanterie d’une hypocrisie insondable du «N-word», qui n’est qu’une invention américaine comme le hamburger et la moutarde sèche. Et j’espère que nous aurons le courage de l’effacer du visage glorieux de Jean-Jacques Dessalines, le fondateur de la Nation haïtienne, dont on disait qu’il était le Nègre fondamental.

Dany Laferrière

de l’Académie française

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Communiqués

27 août 2020

Un essai de Marie-France Bazzo en novembre

Par Éditions du Boréal

Un appel à la discordance de Marie-France Bazzo

Montréal, le 27 août 2020. Les Éditions du Boréal sont heureuses d’annoncer la parution, le 10 novembre prochain, de l’essai de Marie-France Bazzo, Nous méritons mieux. Repenser les médias au Québec, un plaidoyer énergique pour des médias moins consensuels et moins prévisibles.

C’est l’essai d’une femme qui s’est offert un cadeau : celui de parler vrai, de parler en toute liberté de son métier d’animatrice et de productrice. Qui se donne la permission d’analyser et de critiquer un monde qu’elle connaît bien, celui des médias. Évoquant son mentor Pierre Bourgault, elle prend la plume pour que des voix plus libres et plus mordantes trouvent place dans l’univers médiatique.

Elle part du constat largement documenté que les médias, au Québec comme ailleurs dans le monde, vivent une crise multiforme : crise d’identité face à l’émergence du numérique, crise financière occasionnée par la chute des revenus publicitaires et, plus profondément, crise de confiance de la part des citoyens. C’est aussi bien l’animatrice et la productrice que la citoyenne qui s’inquiète et s’interroge face à ce phénomène.

Comment expliquer la méfiance et le désamour des citoyens envers les médias ? Trop prévisibles et trop consensuels, ils négligent l’intelligence et la curiosité de leurs auditeurs et abonnés. Il y a bien des sursauts de lucidité, comme lorsque les journalistes questionnent les dirigeants politiques sur leur gestion par moments chaotique de la pandémie qui nous frappe. On trouve aussi en certains lieux des voix originales qui empruntent des sentiers non balisés. Mais, en règle générale, la discordance et la créativité sont tenues à distance. Cela vaut également pour les producteurs et les diffuseurs qui gèrent l’offre médiatique. Entre déception et impuissance, la productrice Bazzo rêve à une programmation télévisuelle qui tire les esprits vers le haut. Parler vrai et librement est une chose, encore faut-il faire preuve d’exigence. Cet essai veut réaffirmer que les médias, toutes plateformes confondues, pourraient et devraient être meilleurs.

Marie-France Bazzo est productrice et animatrice. Sociologue de formation, elle a animé l’émission Indicatif présent sur la Première Chaîne de Radio-Canada de 1995 à 2006, avant d’animer l’émission BazzoTV de 2006 à 2016 à Télé-Québec. Depuis 2017, elle produit le magazine de société Y’a du monde à messe, animé par Christian Bégin, et tient une chronique dans L’actualité.

En librairie le 10 novembre 2020

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Prix et mentions

12 août 2020

Marie-Andrée Lamontagne en lice pour le Prix Gabrielle-Roy 2019

Par Éditions du Boréal



Félicitations à Marie-Andrée Lamontagne ! Anne Hébert, vivre pour écrire est finaliste au Prix Gabrielle-Roy 2019, de l’Association des littératures canadiennes et québécoises. Ce prix récompense chaque année le meilleur ouvrage de critique littéraire écrit en français portant sur les littératures canadienne et/ou québécoise. Bonne chance aux finalistes.


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Prix et mentions

12 août 2020

Rima Elkouri aux Rendez-vous du premier roman

Par Éditions du Boréal

Félicitations à Rima Elkouri ! Grand succès public et critique des derniers mois, son roman Manam se retrouve dans la sélection franco-canadienne 2020-21 des Rendez-vous du premier roman. Bonne chance aux autrices et auteurs de la sélection.

Pour en savoir plus, c’est ici.

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Foreign rights

17 juin 2020

Marie-Claire Blais rayonne à l’international

Par Éditions du Boréal

Montréal, le 17 juin 2020

En septembre dernier, le magazine The New Yorker plaçait Marie-Claire Blais parmi « les écrivains de fiction vivants les plus notoires et les plus originaux ». Ce long et élogieux portrait de Marie-Claire Blais, où il est beaucoup question des dix romans du cycle Soifs, confirmait l’attention que suscite actuellement l’œuvre de la romancière à l’international.

Quelques semaines auparavant, une entente avait été conclue avec Suhrkamp Verlag pour la traduction allemande du roman Soifs. À l’initiative de l’éditeur Frank Wegner, le roman paraîtra en septembre prochain dans la collection Bibliothek Suhrkamp, qui regroupe certains des plus grands noms de la littérature allemande et mondiale (Thomas Bernhard, Christa Wolf, Samuel Beckett, Annie Ernaux). La traduction a été confiée à Nicola Denis. Marie-Claire Blais figure parmi les invités du Canada de la Foire du livre de Francfort 2020, où il est le pays à l’honneur. En raison de la pandémie, nous ne savons pas, dans l’immédiat, quelle forme prendra la programmation littéraire de l’événement ou si celui-ci sera reporté en 2021.

Le roman Soifs a aussi suscité un vif intérêt chez les éditeurs italiens lors de la dernière Foire du livre de Francfort. Le choix s’est arrêté sur Safarà Editore, jeune maison très dynamique qui se consacre à la littérature étrangère avec un mélange de voix consacrées et de voix émergentes. La maison basée à Pordenone a également acquis Dans la foudre et la lumière et Augustino et le chœur de la destruction.

À la suite d’une entente conclue récemment, les lecteurs espagnols du monde entier pourront lire le roman Soifs grâce à Literatura Random House. L’éditrice Carme Riera Sanfeliu parle du roman comme d’un « exercice narratif imposant qui plaira aux lecteurs les plus littéraires de notre catalogue ». Le catalogue de la maison qui comprend des noms aussi prestigieux que Gabriel García Márquez, J. M. Coetzee, Joan Didion et Chimamanda Ngozie Adichie. L’éditeur a aussi acquis les droits d’un autre roman de Marie-Claire Blais.

En Roumanie, le roman Soifs paraîtra chez Editura Univers. Des discussions ont lieu avec d’autres éditeurs d’Europe et d’ailleurs afin d’accroître le rayonnement de l’œuvre exceptionnelle de Marie-Claire Blais. Édités en France par le Seuil, en Amérique du Nord anglophone par House of Anansi et en français au Canada par les Éditions du Boréal, maintes fois récompensés par de prestigieux prix littéraires, dont ceux du Gouverneur général, ayant fait l’objet d’une adaptation au théâtre chaleureusement accueillie, les romans du cycle Soifs, tout comme leur autrice, méritent pleinement cette reconnaissance internationale. Il y a tout lieu de croire que leur rayonnement est appelé à s’accroître.

Rappelons que Marie-Claire Blais a publié aux Éditions du Boréal, le 3 mars 2020, le nouveau roman Petites Cendres ou la capture.

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