Lundi 21 novembre 2022.
À l’approche de leur soixantième anniversaire, les Éditions du Boréal se réorganisent et mettent en place une nouvelle structure qui leur permettra de continuer à publier et à diffuser les auteurs et autrices québécois et canadiens.
S’appuyant sur des conseillers et conseillères littéraires aguerris ainsi que sur une équipe interne dévouée, la maison sera désormais dirigée par deux codirecteurs généraux : Gilles Ostiguy, jusqu’à présent directeur général adjoint, et Renaud Roussel, qui était directeur éditorial adjoint. Jean Bernier demeure directeur de l’édition ainsi que partenaire dans l’entreprise. Il sera épaulé par Catherine Ostiguy, qui deviendra éditrice à temps plein au printemps 2023.
L’actionnariat évolue également et les actions de Pascal Assathiany, qui demeure président du conseil d’administration, sont reprises par Gilles et Catherine Ostiguy, Renaud Roussel et Roger Gariépy.
Ainsi, le Boréal, tout en changeant, demeure une maison de littérature générale indépendante ayant à cœur la pérennité de sa mission éditoriale.
Symbole de cette évolution, le Boréal déménagera, au printemps 2023, vers les Entrepôts Dominion, sis à Saint-Henri, quartier historique où rayonne encore l’aura de Gabrielle Roy.
Pascal Assathiany, directeur général sortant, s’est dit « ravi de cette transmission qui mélange expérience et rajeunissement et qui permettra au Boréal de continuer à se développer et à occuper un espace majeur dans l’édition québécoise ».
Renseignements :
Gabrielle Cauchy, attachée de presse
514 336-3941 poste 229
22 octobre 2022
C’est avec consternation et un immense chagrin que nous avons appris ce matin que Lori Saint-Martin est décédée subitement, à Paris. La triste nouvelle est confirmée, mais nous ne disposons pas de plus amples informations pour le moment.
Lori Saint-Martin tenait une position unique à la frontière des cultures anglophone et francophone, de l’université et de la littérature. Née à Kitchener, en Ontario, elle a fait carrière surtout en français, à Montréal, après avoir connu à l’adolescence un véritable coup de foudre pour cette langue. Écrivaine, elle a fait paraître plusieurs romans et recueils de nouvelles. Elle a signé plus de cent traductions, avec son mari, Paul Gagné, qui leur ont valu une renommée internationale et de nombreux prix, dont quatre Prix littéraires du Gouverneur général. Elle faisait encore paraître récemment un récit autobiographique, Pour qui je me prends, racontant son étonnant parcours, ainsi qu’un essai en hommage à la traduction littéraire, Un bien nécessaire.
Elle a également eu une importante activité d’enseignement. Ses recherches portaient surtout sur les questions féministes en littérature. Elle était membre et coordonnatrice de la recherche à l’Institut de recherches et d’études féministes de l’UQAM. Elle était en outre une spécialiste de Gabrielle Roy.
Lori Saint-Martin était membre de la société royale du Canada et venait d’être admise à l’Académie des lettres du Québec.
Nous tenons à offrir nos plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches.
Montréal, le 18 octobre 2022
C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès de Simon Roy ce samedi 15 octobre en après-midi. Celui-ci a demandé l’aide médicale à mourir après avoir courageusement lutté contre un terrible cancer au cerveau. Simon Roy a fait une entrée fracassante en littérature avec Ma vie rouge Kubrick, paru en 2014 aux Éditions du Boréal, dans la collection « Liberté grande » que dirige Robert Lévesque. Lauréat du Prix des libraires l’année suivante, ce livre contenait déjà tous les thèmes qui allaient hanter l’œuvre du romancier. S’appuyant sur une analyse obsessionnelle du film The Shining, de Stanley Kubrick, Simon Roy proposait une poignante interrogation sur la possibilité de continuer à vivre quand notre héritage familial est marqué par la tragédie. De manière plus caractéristique encore, il venait brouiller la frontière entre réalité et fiction pour créer une atmosphère aussi envoûtante que troublante. Simon Roy allait poursuivre cette réflexion sur la vérité et le mensonge dans les œuvres qui ont suivi : Owen Hopkins, Esquire (2016), Fait par un autre (2021), ahurissante biographie fictive d’un véridique faussaire, et Ma fin du monde (2022), où il évoquait de façon vertigineuse sa propre mort, qu’il voyait approcher, en tentant de lui opposer tous les sortilèges de la fiction.
Simon Roy a également connu une longue carrière de professeur de littérature au Cégep Lionel-Groulx, partageant sa passion pour les livres avec de nombreux étudiants qui mènent aujourd’hui des carrières d’écrivains ou qui œuvrent dans le domaine de l’édition.
Il laisse dans le deuil sa compagne, Marianne Marquis-Gravel, et ses enfants, Romane et Colin.
Il ne fait aucun doute que l’œuvre qu’il nous laisse, marquée par une profonde originalité, nous aura obligés à reconnaître que les récits, mêlant inextricablement réalité et mensonge, constituent la substance même de nos vies. En questionnant radicalement les prérogatives de la littérature, il nous aura rappelé son inépuisable pouvoir.
Montréal, le 6 septembre 2022. Le 15 novembre prochain paraîtra un livre posthume de Serge Bouchard intitulé La Prière de l’épinette noire. Il s’agit d’un recueil de textes brefs lus à l’émission radiophonique hebdomadaire C’est fou…, diffusée à ICI Première. Jean-Philippe Pleau, qui animait l’émission avec Serge Bouchard, en signe la préface.
Ce recueil fait suite à L’Allume-cigarette de la Chrysler noire et à Un café avec Marie, aussi publiés dans la collection « Papiers collés » des Éditions du Boréal. On y retrouve la même sensibilité poétique et la même sagesse moqueuse qui caractérisent la prose de Serge Bouchard, autour de thèmes qui l’ont toujours inspiré : la nature, la solidarité humaine, l’amitié avec les Autochtones, les bizarreries du monde actuel, la beauté, la mélancolie.
L’épinette noire, gloire de la préhistoire, est une antenne qui nous relie à l’éternité. Elle nous insuffle une sagesse morose, une mélancolie du long cours. C’est l’arbre sur lequel je m’appuie, là où je repose mon esprit, mon dos brisé, mes jambes mortes. L’arbre sous lequel je bois ma tasse de thé, résolu, fatigué, heureux devant le petit feu qui sent si bon.
Anthropologue passionné par l’histoire et par le savoir autochtone, homme de radio, écrivain et essayiste de premier plan, Serge Bouchard (1947-2021) a fait paraître une quinzaine de livres aux Éditions du Boréal, notamment la série des « Lieux communs », coécrite avec Bernard Arcand, et des recueils de textes brefs, entre autres Les corneilles ne sont pas les épouses des corbeaux (2005), C’était au temps des mammouths laineux (2012), Les Yeux tristes de mon camion (2017), L’Allume-cigarette de la Chrysler noire (2019) et Un café avec Marie (2021). Ses livres lui ont valu l’attachement d’un vaste public et d’importantes distinctions, dont le prix Gérard-Morisset du gouvernement du Québec et le Prix littéraire du Gouverneur général du Canada.
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Renseignements :
Gabrielle Cauchy, attachée de presse
514 336-3941 poste 229
Gabrielle.cauchy@dimedia.com
À quelques jours du centenaire de sa naissance, les Éditions du Boréal sont heureuses de dévoiler au grand public une facette méconnue de René Lévesque, soit celle de chroniqueur de cinéma. La maison publiera le 1er novembre Lumières vives, qui réunira 88 chroniques de cinéma signées par René Lévesque, parues dans Le Clairon de Saint-Hyacinthe entre 1947 et 1949.
Avec une liberté totale et une impeccable érudition, le jeune critique de 25 ans y aborde autant les classiques du cinéma que la production commerciale d’ici et d’ailleurs. Abusant sans vergogne d’un franc-parler dont il a dû se défaire en entrant à Radio-Canada puis en politique, René Lévesque se révèle un éblouissant styliste. Il y parle des comédiens d’une façon extraordinaire et rare.
S’il s’enflamme quand il veut partager ses enthousiasmes (pour Rome, ville ouverte ou Le Diable boiteux, par exemple) ou quand il parle de ses réalisateurs de prédilection (Ford, Lubitsch, Hitchcock), s’il déploie une inattendue sensibilité en dressant de passionnants parallèles entre l’art d’un Jouvet, d’un Fresnay ou d’un Barrault, il sait se montrer d’une réjouissante méchanceté quand il s’agit de dénoncer les travers d’un art qui prend trop souvent l’aspect d’une industrie.
Ces textes offrent un portrait unique de la vie culturelle dans le Québec de l’après-guerre, période dite de la Grande Noirceur.
C’est à Jean-Pierre Sirois-Trahan, professeur de cinéma à l’Université Laval, que nous devons la redécouverte de ces chroniques. C’est lui qui a établi la présente édition et qui en signe la présentation.
En librairie le 1er novembre 2022
Pascal Assathiany, président des Éditions du Boréal, désire informer auteurs et autrices, ami-e-s et partenaires que, compte tenu de la volonté de Philippe Gendreau de relever de nouveaux défis professionnels, M. Gilles Ostiguy prendra le relais à titre de directeur général adjoint.
La transition, en cours depuis quelque temps, prendra effet ce vendredi 20 mai. Nous remercions Philippe pour les six années consacrées au Boréal et lui souhaitons bonne réussite dans ses projets.
Gilles Ostiguy, déjà membre du conseil d’administration du Boréal, est diplômé de HEC Montréal et vient de terminer un EMBA à l’université Concordia. Il a travaillé pendant plusieurs années à l’agence de publicité DentsuBos (anciennement Bos), notamment à titre de codirecteur général du bureau de Montréal.
Gilles Ostiguy supervisera les services commerciaux, administratifs et financiers du Boréal, en plus d’épauler l’équipe éditoriale, qui demeure inchangée, avec Jean Bernier comme directeur de l’édition et Renaud Roussel comme directeur éditorial adjoint.
Montréal, 11 avril 2022 – Quelques semaines avant son décès, le regretté François Ricard avait proposé à Pascal Assathiany, directeur général des Éditions du Boréal, de nommer Michel Biron directeur de la collection « Papiers collés ». Les Éditions du Boréal ont le plaisir d’annoncer son entrée en fonction.
Michel Biron est professeur au Département des littératures de langue française, de traduction et de création de l’Université McGill. Il est le coauteur d’Histoire de la littérature québécoise (Boréal, 2007, avec François Dumont, Élisabeth Nardout-Lafarge et la collaboration de Martine-Emmanuelle Lapointe). Il a publié divers essais, dont La Conscience du désert, essais sur la littérature au Québec et ailleurs (Boréal, 2010) et Sortir du bocal (Boréal, 2021, avec David Bélanger). Il a fait paraître une biographie de Saint-Denys Garneau (Boréal, 2015), pour laquelle il a remporté le prix Jean-Éthier-Blais, et plus récemment André Major, entretiens (Boréal, 2021, avec François Dumont).
« C’est un immense honneur pour moi de diriger cette collection prestigieuse dans un souci de continuité, c’est-à-dire en y accueillant des voix marquantes, des textes qu’on prend plaisir non seulement à lire, mais aussi à relire. »
Michel Biron
À propos de la collection « Papiers collés »
Fondée par François Ricard, cette collection comporte 92 titres. Elle présente des recueils de textes, souvent inédits, appartenant à des genres divers, mais qui se distinguent par la qualité de l’écriture. Parmi les auteurs qui y ont publié, on compte notamment Serge Bouchard, Bernard Arcand, Jacques Brault, Gilles Archambault et Pierre Nepveu.
Nous avons appris avec une infinie tristesse le décès de François Ricard, à Montréal, à la suite d’une longue maladie. Essayiste, éditeur, professeur de littérature, François Ricard occupait, depuis un demi-siècle, une place de premier plan parmi les intellectuels québécois.
Après des études à l’Université McGill, François Ricard a obtenu un doctorat en littérature à l’université d’Aix-en-Provence en 1971. Dès la même année, il a commencé à enseigner les littératures française et québécoise à l’Université McGill, qui l’a nommé professeur émérite à la fin des années 2000.
En parallèle, il a publié de très nombreux articles et essais, dont La Littérature contre elle-même (1985), La Génération lyrique (1992), encore considéré aujourd’hui comme une étude irremplaçable sur la génération des baby-boomers, et Mœurs de province (2014). Il était spécialiste de l’œuvre de Gabrielle Roy, dont il a écrit, à la demande de celle-ci, une biographie définitive (Gabrielle Roy, une vie, 1996). À la tête du Fonds Gabrielle-Roy, il a joué un rôle très important dans la préservation et la diffusion de l’œuvre de la grande romancière. Il avait été choisi par Milan Kundera pour réaliser les préfaces des rééditions de l’ensemble de ses œuvres, y compris dans la prestigieuse collection de La Pléiade.
Depuis 1983, François Ricard était aussi membre du comité éditorial des Éditions du Boréal, où il dirigeait la collection « Papiers collés ». À ce titre, il a accompagné de très nombreux auteurs dans l’écriture et la publication d’œuvres marquantes, dont, pour n’en citer que quelques-uns, Fernand Dumont, Serge Bouchard, Gilles Archambault, André Major, Jacques Brault et Pierre Nepveu.
Dès les années 1970, François Ricard a mené une intense activité de critique, de chroniqueur et d’animateur d’émissions littéraires (notamment à Radio-Canada). Il a longtemps été membre de la rédaction de la revue Liberté, qu’il a également dirigée. Il était donc un de ces derniers intellectuels dont l’activité rayonnait aussi bien à l’université que sur la place publique.
Son œuvre a été couronnée de très nombreux prix, dont deux Prix littéraires du Gouverneur général, en 1985 et en 2003, et le prix Athanase-David, en 2018.
En François Ricard, le Québec perd un de ses plus fins penseurs et un de ses plus grands essayistes. Il perd également un ardent défenseur de la littérature, pour lui synonyme de liberté et d’audace, en laquelle il croyait profondément.
Il laisse dans le deuil sa femme, Marcelle Cossette, de même que ses frères, sœurs, neveux et nièces, à qui il était très attaché.
En ce début d’année 2022, nous sommes heureux de souligner de belles collaborations au Canada et à l’étranger. |
C’est avec un immense chagrin que nous avons appris la mort de Marie-Claire Blais. Tout au long d’une carrière qui a duré plus de soixante ans, Marie-Claire Blais a non seulement profondément marqué les littératures québécoise et canadienne, mais elle s’est aussi hissée au premier rang des écrivains francophones de sa génération. L’œuvre a été traduite en de très nombreuses langues, et jouissait d’une renommée internationale depuis l’attribution du prix Médicis à Une saison dans la vie d’Emmanuel, en 1966. L’attention du monde s’était de nouveau tournée vers elle ces dernières années, avec la grande série romanesque Soifs, et Marie-Claire Blais avait été invitée pour représenter le Canada à la Foire internationale de Francfort qui a eu lieu en octobre dernier. Quatre fois lauréate du Prix du Gouverneur général du Canada, lauréate du prix Prince-Pierre-de-Monaco, elle était également membre de l’Académie royale de Belgique.
Elle laisse une œuvre riche et abondante, composée surtout de romans, mais abordant aussi de nombreux genres, pièces théâtrales et radiophoniques, poésie, essais, qui se caractérise par son audace formelle et par une attention toute particulière aux êtres marginaux, déclassés, rejetés. Elle a également constamment célébré l’art et la création artistique, dans son œuvre, bien sûr, mais également dans sa vie, en apportant un appui indéfectible à tous ses collègues écrivains et artistes.
« Il y a, dans l’œuvre de Marie-Claire Blais, une compassion infinie pour tous les êtres qui souffrent. Mais elle nous rappelle aussi constamment la beauté du monde et réaffirme le pouvoir rédempteur de l’art. »
Jean Bernier, directeur de l’édition du Boréal
« Elle portait la misère du monde sur ses épaules. Elle était toujours là pour défendre les déshérités, les laissés-pour-compte, les minorités de toutes sortes. Elle était la voix des sans-voix. »
Pascal Assathiany, directeur général du Boréal
« One of the most distinctive and original living writers of fiction. »
The New Yorker
Death of author Marie-Claire Blais (1939-2021)
We are deeply saddened to learn of the death of Marie-Claire Blais. Throughout her long career, spanning more than 60 years, Marie-Claire Blais not only left a deep mark on Québécois and Canadian literature, she was also recognized globally as one of the finest francophone writers of her generation. Her work has been translated into numerous languages, and received much international acclaim starting with the Prix Médicis for Une saison dans la vie d’Emmanuel, in 1966. The world’s attention turned to her again in recent years thanks to her epic novel series, Soifs, and she was invited to represent Canada at the Frankfurt Book Fair this October. A four-time winner of the Governor General’s Literary Award and a winner of the Prix Prince-Pierre-de-Monaco, she was also a member of the Royal Academy of Science, Letters and Fine Arts of Belgium.
She leaves a rich and extensive literary legacy. While consisting mainly of novels, her body of work explores many literary forms, including stage and radio plays, poetry and essays, all characterized by her formal boldness and particular attention given to marginal, outcast and broken characters. She always celebrated art and artistic creativity, not only in her work but in every part of her life, by providing fiercely loyal support to her fellow writers and artists.
“Marie-Claire Blais’ body of work is infused with infinite compassion for people who are suffering. But she also gives us constant reminders of the world’s beauty and the redemptive power of art.”
Jean Bernier, senior editor, Boréal
“She carried the weight of the world on her shoulders. She was always there to defend rejects, outsiders, minorities of every kind. She was the voice of the voiceless.”
Pascal Assathiany, managing director, Boréal
“One of the most distinctive and original living writers of fiction.”
The New Yorker
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